• « Quand la musique est bonne… pour le cerveau »

    « Quand la musique est bonne… pour le cerveau »

    Plus les enfants commencent tôt leur apprentissage de la musique, plus les effets sont prononcés tant au niveau comportemental qu’au niveau neuronal. figaro

     

    Anne Prigent note en effet dans Le Figaro que « les progrès des neurosciences ces 30 dernières années ont permis de préciser les effets [de la musique] sur le cerveau. Grâce à l’émergence de l’imagerie par résonance magnétique, les chercheurs ont pu mettre en évidence les modifications induites par une pratique intensive de la musique ».
    Le Pr Hervé Platel, neuropsychologue à l’université de Caen, « un des premiers chercheurs en France à avoir utilisé les techniques de neuro-imagerie pour étudier les effets de la musique sur le cerveau », précise ainsi : « Lorsque vous pratiquez une activité, que ce soit jongler ou jouer d’un instrument de musique, cela modifie certaines zones du cerveau. Chez un musicien, les milliers d’heures d’entraînement vont avoir un impact sur les aires auditives ou encore celles qui permettent la maîtrise de l’instrument. Les modifications sont structurales. C’est-à-dire une transformation du cerveau en tant qu’organe, avec une augmentation de neurones et d’épaisseur corticale et une augmentation des fibres de connectivité (la substance blanche) ».

    Anne Prigent relève en outre que « des travaux comportementaux se sont intéressés aux effets de l’apprentissage musical sur les performances intellectuelles et scolaires. La plupart des études menées observent une amélioration de la mémoire de travail ou encore de l’attention, ce qu’on appelle les fonctions exécutives ».
    La journaliste note qu’« une toute récente étude, publiée sur le site Frontiers in Neuroscience, a confirmé cet effet positif. Et, grâce à l’IRM fonctionnelle, ils ont pu mettre en évidence une activation plus importante de certaines aires cérébrales connues pour être associées à la lecture ou encore à la créativité chez les enfants pratiquant la musique. Plus les enfants avaient commencé tôt leur apprentissage de la musique, plus les effets étaient prononcés tant au niveau comportemental qu’au niveau neuronal ».
    Le Pr Emmanuel Bigand, professeur de psychologie cognitive à Dijon, remarque ainsi que « cette étude confirme qu’il y a une corrélation positive entre le fait de pratiquer de la musique et des performances cognitives ou académiques. Maintenant, la question est de savoir si c’est un lien causal ou corrélationnel ».

    Anne Prigent s’interroge : « Est-ce que la musique «sculpte» le cerveau pour le rendre plus performant ou est-ce qu’elle va seulement révéler les prédispositions de ce cerveau ? ».
    Le Pr Bigand répond que « c’est sans doute un mélange des deux. L’enfant qui a une petite prédisposition va voir ses compétences amplifiées par la pratique de la musique. C’est ce que nous appelons un cercle vertueux ».
    La journaliste note que le spécialiste « précise qu’il est cependant complètement faux de penser que pratiquer un instrument de musique rend plus intelligent. Certes, apprendre le solfège, maîtriser un instrument, se synchroniser avec d’autres musiciens va stimuler de nombreuses parties du cerveau mais pas forcément de manière définitive ».
    Anne Prigent continue : « Si la musique ne rend pas plus intelligent, ses effets bénéfiques sont incontestables. Et notamment pour le cerveau malade. La musique va en effet favoriser la plasticité neuronale car son écoute engage la quasi-totalité du cerveau. Les régions qui s’activent couvrent les zones de décodage auditif, les zones motrices qui donnent envie de taper du pied ou de danser, les zones cérébrales de l’émotion et du circuit de la récompense, ou encore des zones proches de celles du langage. […] Grâce à ses liens avec la motricité, la musique peut être utilisée pour rééduquer des troubles moteurs ».

    La journaliste note enfin que la musique « active le circuit de la «motivation-récompense» ».
    Le Pr Bigand explique ainsi que « la musique se révèle un formidable outil pour faire entrer dans un processus de rééducation des patients ayant fait un AVC et aphasiques ou atteints de la maladie d’Alzheimer et apathiques. Bien sûr, elle ne va pas guérir mais peut aider à améliorer les symptômes, et c’est déjà beaucoup ».


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